Pourquoi les sardines sont-elles aussi chères dans les marchés

Pourquoi les sardines sont-elles aussi chères dans les marchés

Ramadan est là, les gens consomment plus (et pas forcément mieux…), mais le constat général est la hausse des prix, dont celui du poisson. De nombreux professionnels de la mer et de la pêche affirment cependant que la spéculation contribue de manière significative à la hausse des prix des poissons dans les marchés, surtout pour le mois de Ramadan. Ainsi, les intermédiaires et les spéculateurs sont les principaux acteurs de la hausse du poisson pendant le Ramadan.

Pourtant, les professionnels du port de pêche et les gros revendeurs dans les marchés à Casablanca estiment que l'approvisionnement initial en quantité dépasse largement la demande, mais, ajoutent-ils, et en raison de l'intervention d'un certain nombre d’intermédiaires et spéculateurs, les prix augmentent significativement.

Ils ont souligné que l'intervention des intermédiaires et des commerçants contribue à doubler le prix des sardines sur les marchés, en l'absence de contrôle effectif sur les marchés marocains. Les intermédiaires achètent le poisson en grandes quantités, réduisant de la sorte l’offre et augmentant les prix. Une forme d’oligopole se met en place, avec les conséquences habituelles.

Les professionnels du secteur ont demandé qu'une liste indicative des prix des poissons soit déterminée, avec le prix minimum et maximum, prix basé sur les transactions et déterminé en outre par les marchés dans les collectivités locales, relevant du ministère de l’Intérieur.

Le marché marocain est disponible pour deux types de sardines pour 8 DH sur les marchés de gros

Les personnes interrogées par PanoraPost ont affirmé que l’approvisionnement du marché intérieur des sardines est entretenu par deux acteurs, le grossiste et le détaillant. La demande est croissante pour les sardines, et ces dernières sont présentes entre Casablanca et Safi, où le prix sur le marché en gros est estimé à 180 DH la caisse, alors que le prix de vente en gros (à quai) est estimé entre 150 à 160 DH la caisse, soit aux alentours de 5 à 8 DH le kilo, la caisse pesant environ 30 kgs.

Si le prix de vente au détail et au...

public dépasse les 25 DH pour les sardines, la marge va dans la poche des commerçants en gros qui, formant un oligopole, fixent les prix et obligent les détaillants à renoncer à leurs marges sur les sardines, pour gagner sur d’autres produits. Plusieurs d’entre eux réclament la détermination de fourchettes de prix claires, une mission qui incombe aux collectivités locales, relevant de la tutelle du ministère de l’Intérieur.

L'exportation n'a rien à voir avec les prix élevés du poisson pendant le Ramadan

Des sources professionnelles réfutent la thèse selon laquelle la hausse du poisson est due à l'exportation. En effet, expliquent les professionnels du secteur, le poisson exporté est principalement le poulpe, en plus des conserves de sardines.

Ces mêmes personnes interrogées ont confirmé que le poulpe n'est pas prisé par les Marocains, malgré les tentatives de fourniture dans certains magasins au cours des dernières années, alors que la crevette n'est pas exportée systématiquement.

Cependant, nos sources indiquent que la pêche à la sardine atteint son apogée entre juillet et décembre, où la production dépasse un million de tonnes, une offre impossible à absorber par le marché intérieur.

Le Maroc a deux façades maritimes et pas de poisson

Les mêmes sources estiment que l'offre de poisson est faible au Maroc, malgré la disponibilité de deux façades maritimes (Atlantique et Méditerranée).

L’exploitation excessive par le non-respect du repos biologique et l’utilisation de matériaux de pêche non conventionnels… se trouve entre autres facteurs qui atteignent les produits de mer et les rendent plus chers.

Il fait référence au cas du port de Safi qui était réputé être sardinier de haute qualité, mais le processus de déchargement s’était arrêté à cause de la paupérisation de la région en raison de l’exploitation excessive et abusive des ressources halieutiques.

Pour rappel, il y a quatre ans, cette exploitation « sauvage » avait poussé le ministère de l’Agriculture à faire adopter des plans de configuration d’où l’introduction d’un repos biologique surtout à Safi qui est devenu ces dernières années l’un des principaux fournisseurs du Grand Casablanca.

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