D'autres experts de la Fifa sont attendus "la semaine prochaine" au Maroc, pour examiner la capacité hôtelière et les infrastructures sportives du pays.

Cette visite fera suite à celle d'un groupe d'évaluation de la Fifa cette semaine, a indiqué vendredi le président du comité de candidature marocain pour le Mondial-2026, Moulay Hafid Elalamy.

Cette mission, de lundi à jeudi, a couvert cinq villes et connu quelques changements par rapport au programme initialement prévu, a souligné M. Elalamy lors d'un point-presse.

Le groupe de travail a posé des questions sur "la fiabilité des projections pour l'hébergement" ou encore "les plans de reconversion des stades modulaires", a précisé M Elalamy, par ailleurs ministre de l'Industrie.

Les membres de la Fifa ont "montré de l'admiration pour notre dossier" mais ont "émis quelques remarques sur la non-conformité d'une partie des stades (...) Nos experts sont en train d'échanger avec la Fifa", a souligné le président du comité.

"La Fifa va envoyer la semaine prochaine au Maroc des experts plus pointus pour échanger avec nous sur les solutions proposées en matière de stades et d'hébergement", a poursuivi M. Elalamy, se félicitant de la "satisfaction réciproque" durant les échanges de cette semaine.

Le point de presse organisé par le comité de candidature du Maroc est révélateur du brouillard qui entoure le pilotage de la candidature.

La forme

La mise au point de la visite de la task force était nécessaire compte tenu du débat qui a entouré le rôle de ces « experts » et les conclusions très attendues de ces derniers.

Mais la manière dont le comité de candidature a fait l’évaluation de la visite de la task force pose problème et inquiète. Pourquoi convier à une conférence de presse pour faire un oral sans interaction (pas de question) ? Dans ce cas, une simple déclaration envoyée aux rédactions aurait largement suffi afin de gagner en temps et en économies. En plus l’argent de la location de la salle aurait pu servir à un voyage à Tunis ou à Bamako…

Le fond

Sur le fond, les inquiétudes demeurent plus sérieuses compte tenu des attitudes Moulay Elalamy...

qui dans sa communication semble trop minimiser les enjeux, soit il pèche par excès d'optimisme soit par excès de confiance et de prise de conscience des problèmes.

Ce qui est apparu comme une communication peut être assimilé à tout sauf à une communication, car aucun débat n’a eu lieu lors de ce très grand oral bien particulier. Sur ce point, il y’a manifestement rétention d’information, la vérité n’est pas dite. Ils communiquent certes, mais la communication n’est pas une fin en soit si la presse se soit obligée de faire chambre d’enregistrement.

A l’heure actuelle, la presse qui a joué un grand rôle en alertant les tentations de Gianni Infantino et ses équipes devrait au moins savoir la vérité sur cette visite de la task force car de l’autre côté, la FIFA a tout verrouillé et si le comité de candidature suit la FIFA dans cette stratégie, la candidature marocaine sera sacrifiée sous l’autel de la supercherie.

Quid de la task force ?

La task force qui devait inspecter les cohérences entre la proposition du bid book marocain par rapport à la situation réelle du terrain et les capacités du Maroc à faire face à un événement d’envergure mondiale comme la coupe du monde a manifestement échoué sa mission.

Au regard des parcours de chaque membre qui compose la task force, personne n’est apte à faire ce travail d’ingénierie qui, en un temps record devrait pourvoir faire une évaluation précise et complète de l’offre marocaine. Il y a tromperie encore !

Les griefs soulevés par la task force qui a "émis quelques remarques sur la non-conformité d'une partie des stades" risquent d’être fatals à la candidature marocaine, malgré l’optimisme de MHE.

Pourquoi une deuxième visite technique ? Est-ce pour porter un coup d’estocade sur cette faille que les experts de Maroc 2026 n’ont pas su gérer ?

En tout état de cause si les membres de la Fifa ont "montré de l'admiration pour notre dossier" cette visite d’experts plus aguerris ne s’imposerait pas.  Pour l’heure l’"Optimisme Attitude" reste la mode en attendant la venue (encore) de ces experts.

Mouhamet Ndiongue