Ecofin : « la CEDEAO et le Maroc constituent la 16ème puissance économique mondiale »

Ecofin : « la CEDEAO et le Maroc constituent la 16ème puissance économique mondiale »

Second volet de notre entretien avec Ali Amzine sur notre immersion dans la relation Maroc/Afrique de l’ouest en vue l’entrée du royaume à la CEDEAO.

Sur cette partie, l’économiste revient sur les enjeux commerciaux et stratégiques, démontre la capacité du Maroc à booster l’économie de cette partie du continent en citant l’agence

 

Ali Amzine : L’engagement du royaume et son rôle locomoteur dans le Co-développement africain, lui permettent aujourd’hui de pouvoir rallier les groupements régionaux africains, après son retour historique et puissant au sein de l’instance panafricaine.

Ce qui motive sa volonté, exprimée par l’initiative royale, d’intégrer la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest, CEDEAO.

Initiative logique et louable, vu que l’économie marocaine et celle des pays de la région, possèdent des atouts de complémentarités et de synergies, aptes à redynamiser la croissance économique de la région et à fructifier les opportunités qu’offrent les grands projets du continent, dans les énergies comme dans l’agriculture, les industries ou les mines par exemple.

Cette intégration, sera en fait une nouvelle dimension intercontinentale positive et prometteuse pour l’ensemble des pays de la CEDAO, où le Maroc jouera aussi un plein rôle dans son statut de charnière et de plateforme vigoureuse, de croissance, de développement et de stabilisation pour la région, notamment grâce aux partenariats nord sud, et aux accords de libre-échange dont bénéficie le Maroc, que ce soit avec l’Europe, les USA ou encore celui de L’ALE en cours de finalisation avec le Canada.     

L’exemple du gigantesque projet du gazoduc nigérian, illustre à merveille les économies d’échelle à réaliser et les synergies à créer, projet qui profitera aux pays de la zone et qui passera par le littoral marocain jusqu’en Espagne et en Europe.

Les avancées économiques considérables du Maroc, doublées de son engagement dans le développement de ses relations économiques et ses partenariats de Co-développement en Afrique, le qualifient à pouvoir rallier avec mérite, les unions régionales panafricaines, comme la CEDEAO, pour qui le Maroc est prêt à apporter un plus et offrir des opportunités énormes, grâce à son système financier considérable et deuxième du continent, ses exploits et ses acquis dans les industries de pointe qui ont fait son émergence et sa notoriété, dont les secteurs, de l’aéronautique, de l’automobile, de l’électrique, de l’électronique, des BTP et des infrastructures comme de la réussite de sa révolution verte et de sa révolution énergétique pionnière au monde, ou encore de ses avancées dans le développement humain et le développement durable, ainsi qu’une communauté et un marché de 36 millions d’habitants, ayant un pouvoir d’achat assez développé, et plus de 115 milliards de dollars de PIB.

Avec son PIB de 730 milliards de dollars et son 20ème rang sur la liste des premières économies mondiales, la CEDEAO avec l’adhésion du Maroc à son groupement, a selon l’agence internationale Ecofin, l’opportunité royale de devenir la 16ème puissance économique mondiale, dépassant ainsi la Turquie et arrivant au même rang que l’Indonésie, et où le Maroc peut assumer un rôle d’acteur incontournable dans les échanges entre les économies de la région d’un coté, et les partenaires stratégiques du royaume de l’autre.

Ce groupement économique de l’Afrique de l’Ouest, ne peut que tirer profit d’une économie marocaine émergente, tout comme celle du Nigeria, deux pays en passe de se consacrer véritables locomotives de tout le continent.

La philosophie royale tient à une intégration effective du royaume aux régions africaines, comme résultat naturel de l’évolution, du développement et de la maturité de son économie et de son modèle politique et social.

 Le Maroc pourra aussi éventuellement solliciter son adhésion à la COMESA, (Common Market of East and Southern Africa), cet autre marché économique commun de l’Afrique orientale et australe, qui unit 19 membres avec plus de 450 millions de consommateurs, dont fait partie l’Egypte ainsi que 2 pays du défunt Maghreb ; la Lybie, et que la Tunisie intégrera, pour devenir le 20ème pays membre.

PanoraPost : Le Maroc a-t-il les moyens de sa politique internationale ?

Ali Amzine : Pour le savoir, il faut tout d’abord se demander ; comment le Maroc est devenu un des pays les plus dynamiques du monde arabe et du continent africain ?

Un pays incontournable dans l’échiquier de la régin euro-méditerranéenne et africaine.

Et cela est une réalité qui s’est construite au fil des ans et de l’évolution macro-économique marocaine, qui doit être considérée dans son contexte international.

Nous...

l’avons bien dit, le Maroc est premier investisseur en Afrique de l’Ouest et deuxième investisseur du continent, avec la volonté de devenir le premier, c’est un acquis.

Et ce n’est pas un chef d’état d’une puissance occidentale qui l’a promis, mais le roi du Maroc, dont le pays ne recèle ni diamant, ni gaz, ni pétrole, mais fort de sa volonté royale, de la richesse de ses compétences et de sa conviction que son sort est intimement africain.

Etant un carrefour du commerce et des routes terrestres et maritimes entre l’Afrique et l’Europe, le Maroc se voit doter d’un PIB fort, avoisinant un dixième du PIB global du continent africain, et ce depuis 1999.

Le PIB par habitant a doublé depuis 1998, et la croissance économique, hormis des aléas, s’est stabilisée au tour de 5%, et en 2017 il a été de 4,1 %.

L'économie marocaine évolue à un rythme de croissance rapide. Enregistrant durant les cinq premières années du nouveau règne de 2001 à 2006, un taux de croissance moyen de 6,5 %.

Le Maroc a pu acquérir la confiance de nombreuses délocalisations d’entreprises internationales, et la Bourse de Casablanca est devenue la deuxième place financière d’Afrique.

De villes en campagnes, d’autoroutes en tramways, le Maroc a pris le visage d’un essor ininterrompu, dans ses Technopoles et ses complexes Mégapoles, dans ses Agropoles, dans ses ports et ses aéroports, dans ses plateformes et ses stations balnéaires. 

Un simple clin d’œil sur le royaume, suffit à découvrir le nouveau visage brillant du Maroc et ses projets grandioses, exceptionnels et historiques.

Et ce n’est pas un hasard si le Maroc s’est affiché premier pays de l’Afrique du nord dans l’échelle de la prospérité, et quatrième après les trois pays les plus riches du golf.

La volonté d’un développement global, d’une ingénieuse planification et d’un accommodement des programmes de politique économique, ont été depuis la nouvelle ère royale profitables à tous les rouages macroéconomiques du pays, malgré leur coût considérable, leur vision de long terme et leur défit risquer et amplement osé, vus les investissements considérables en infrastructures, ils ont été fructueux et rémunérateurs, dans une conjoncture mondiale, pourtant loin d’être aisément gérable.

Devenu une plaque tournante de l’Ofshoring en Afrique comme 1èr hub régional, essentiellement grâce à la capitale économique du Maroc et du Maghreb, Casablanca, qui s’est imposée en destination privilégiée dans le secteur des services, avec ses pépinières des compétences et ses Technopoles de pointe, dont une des filières où le Maroc a franchi d’importants pas sur la voie du développement, à savoir le secteur aéronautique, une vocation déjà historique du royaume.

En 17 ans, le Maroc est devenu une puissance mondiale de l’aéronautique comme de l’automobile, suivant un trend ascendant de croissance.

Etant un secteur clef et ciblé du Plan Émergence tout comme l’offshoring, l’automobile, l’électronique, l’agroalimentaire ou le textile, l’aéronautique jouit d’une attention singulière comme activité créatrice de richesses et d’emplois, assurant au royaume une bonne place sur l’échiquier international en industrie de pointe.

 

Devenant un Hub régional vers l'Afrique francophone grâce aux multiples investissements du royaume au Sénégal, en Côte d'Ivoire, au Mali, au Gabon, ou en Mauritanie, le Maroc a affranchi un pas décisif avec Casablanca Finance City, le tout nouveau génie marocain regroupant les grandes sociétés internationales, prêtes à investir en Afrique via le Maroc, grâce à un système de facilités fiscales, d’exonérations et d’incitations et avantages compétitifs.

L’exemple de Casablanca “smart city“ qui devient une métropole en grappe d’industries et de business, un vrai pôle de compétitivité d’entreprises et d’institutions inter reliées, que ce soit au niveau des services ou des fournisseurs d’infrastructures spécialisées ou des institutions gouvernementales et privées, telles que les universités, les agences, les instituts de formation et les associations d’affaires, avec des connections sur le sol africain.

Et cette croissance économique générée par Casablanca smart city, ne manquera pas de se propager aux autres activités régionales et africaines, dans les services, la communication, les affaires et les transports, et d’offrir ainsi, de nouveaux services aux entrepreneurs africains, comme aux investisseurs internationaux.

Comme aussi dans sa stratégie numérique, le Maroc qui s’est doté d’une agence dédiée à l’économie digitale et à l’e-gouvernement, est en plein développement de la dématérialisation des services administratifs, ce qui permet de maintenir ainsi la place du royaume comme premier Hub Numérique régional et africain.

(2/3) Propos recueillis par Mouhamet Ndiongue

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