Fouzi Lekjaâ écrit à la FIFA pour dénoncer le traquenard de Gianni infantino

Fouzi Lekjaâ écrit à la FIFA pour dénoncer le traquenard de Gianni infantino

A l'issue des nouveaux changements apportés dans les procédures de l'organisation de la Coupe du monde 2026, au delà du Comité Maroc 2026, c'est tout le monde du Football qui a été dribblé par Gianni Infantino qui se laissant une marge de manoeuvre, a presque éliminé le Maroc dans la course à l'organisation du Mondial 2026.   

En marge de la présentation du Bid Book marocain à Casablanca, le 17 février dernier, l’envoyé de PanoraPost à cette conférence avait posé la question au président du Comité d’organisation de Maroc 2026 : « Le fait de changer les règles pendant le jeu ne laisse-t-il passe entrevoir des partis pris qui risquent de défavoriser le Maroc ? », et le journaliste de PanoraPost d’insister en demandant « est-ce prudent de changer les règles pendant le jeu ? ».

Cela faisait suite quand Moulay Hafid Elalamy avait laissé entendre que la FIFA va faire des candidatures (marocaine et des nord-américaine) des « cobayes » pour la mise en place de nouvelles règles.

Aujourd’hui les alertes de PanoraPost semblent être confirmées. D’après le site Insideworldfootball, « la FIFA avait ajouté des changements non divulgués aux critères d'éligibilité quelques heures avant la date limite de remise des cahiers des charges au début du mois » en titrant : « Suspicion marocaine sur les manipulations des critères de candidature de dernière minute de la FIFA ».

Le site révèle que ces pratiques sont considérées comme un stratagème pour bouter le Maroc hors de la course et remettre le tournoi aux favoris nord-américains - le candidat préféré d'Infantino -. Et d’enfoncer en citant le Maroc qui dit ne rien savoir des modifications de dernière minute, qui, selon lui, affectent beaucoup plus que la forte offre des Etats-Unis, du Canada et du Mexique, et ont été une surprise totale. Le calendrier des exigences supplémentaires les rend techniquement impossibles à respecter avant les visites d'inspection importantes du panel d'évaluation de la FIFA en avril.

Dans tous les cas le Maroc est tombé dans le traquenard tendu par Infantino qui prend la FIFA comme couverture, car tout le monde donnait le Maroc vainqueur si le vote aurait lieu. Mais c’est sans compter avec Infantino qui en bon stratège avait planifié son piège.

D’ailleurs, Insideworldfootball informe que « les Marocains étaient si fâchés que le président de la fédération, Fouzi Lekjaa, a écrit directement à Infantino, copié aux membres du Conseil de la FIFA et à l'équipe d'évaluation, pour protester contre les tactiques apparemment tardives », avant de confirmer que la correspondance, en français et examinée par InsideWorldFootball, exprime les « inquiétudes du Maroc sur l'équité et la transparence de la procédure d'appel d’offres ».

A ce titre, Lekjaa dit que sa fédération a fait des demandes à la FIFA pendant plusieurs mois pour clarifier la méthodologie précise du système de notation de la Task Force en termes d'éléments qui devaient être couverts dans le cahier des charges.

Et le président de la fédération marocaine d’accuser la FIFA : « Vous savez que cette information était de nature à affecter tout ou partie du contenu du cahier des charges élaboré par la FRMF », écrit-il.

« A ma grande surprise, le système de notation ne nous a finalement été transmis que le 14 mars » - 24 heures avant que le Maroc ne remette son dossier et 48 heures avant la date limite imposée par la FIFA.

Les nouveaux changements

Pour rappel, il y a un système...

de notation de 0 à 5 - où 0 signifie « aucune exigence satisfaite / très faible » et 5 « exigences dépassées / excellentes » - une soumission doit atteindre un total de 2, ou « exigences minimales satisfaites / suffisantes » pour être approuvé avant le vote le 13 juin à Moscou.

En outre, les offres doivent obtenir au moins deux notes pour les aspects individuels des stades, des équipes et des installations des arbitres, ainsi que pour l'hébergement et les liaisons de transport. Le fait de ne pas avoir obtenu la note 2 du groupe de travail signifie qu'une offre «a été évaluée comme  à haut risque et représente une défaillance matérielle», selon la FIFA. Suite à cela, «la FIFA mettra fin à cette candidature».

C'est pourquoi les Marocains sont furieux face aux conditions nouvellement imposées qui ne faisaient pas partie des conditions de candidature initiales ratifiées par le Conseil de la FIFA en octobre dernier (d’où l’interpellation de PanoraPost en conférence de presse).

Parmi les nouvelles demandes, il y a la garantie que les villes d'accueil doivent compter au moins 250.000 habitants ; capacité aéroportuaire minimale de 60 millions de passagers par an ; augmentation de la taille des fan fests; et une distance maximale de 90 minutes entre l'aéroport et la ville hôte. Inversement, il est également entendu que la FIFA a dilué le besoin de garanties gouvernementales, ce que les Marocains croyaient être un pré-requis et qui pourrait jouer dans les mains de United 2026.

« En effet, le système de notation ajoute plusieurs nouveaux critères techniques qui ne faisaient pas partie de la réglementation originale, » écrit Lekjaa. « Ces éléments n'ont jamais été transmis à la FRMF lors de la préparation du cahier des charges. »

De tels commentaires ne feront que remettre en question le fait que le fonctionnement du groupe de travail serait aussi transparent que voudrait le faire croire Infantino. Lorsque la FIFA a publié les cahiers des charges plus tôt cette semaine, Infantino s'est vanté : « Je défie quiconque de signaler une organisation qui mène un processus d'appel d'offres aussi équitable, objectif et transparent que celui que la FIFA mène pour la Coupe du monde 2026 », lors du congrès de la FIFA à Bogota dont PanoraPost avait fait état.

Pourtant, il existe un scepticisme considérable quant à la composition du panel d'expert conduit par l’ancien joueur du Milan AC, le Croate Zvonimir  Boban, qui évaluera et notera les offres. Aucun de ses membres n'est indépendant, qui ont été nommés ou approuvés par Infantino lui-même, un scénario qui n'a pas échappé à l'équipe de candidature marocaine qui appelle à une réunion d'urgence pour clarifier les règles.

Dans sa lettre à Infantino, Lekjaa, qui sera au premier plan de la campagne intensive de lobbying de la candidature dans les prochaines semaines, demande au président de la FIFA de respecter personnellement les statuts et de suspendre le système de notation « afin de garantir une procédure juste et transparente »

« La FRMF ne peut pas accepter que la FIFA puisse introduire des différences substantielles ... à un stade si critique de la procédure », conclut-il.

MHE avait promis que « si le Maroc venait à être disqualifié de manière injuste, le Maroc saura se défendre sportivement », sauf que ce qui se trame est loin d’être sportif.

Mouhamet Ndiongue

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