Une centaine de jeunes et moins jeunes marocains étaient en sit-in, dimanche 27 novembre en milieu d’après-midi. Ils criaient l’innocence de leur idole et réclamaient sa libération. Mais en France, les juges poursuivent leurs auditions, interrogeant les témoins à charge et à décharge, ce qui justifie le temps mis à faire avancer les choses. Dans l’intervalle, la famille du chanteur remercie ses fans mais leur demande de faire montre de patience.

Devant le consulat général de France à Casablanca, et malgré la pluie et le froid, plusieurs dizaines de personnes étaient venues manifester leur soutien à la star marocaine Saâd Lamjarred, incarcéré à la prison de Fleury-Mérogis, près de Paris. Il avait été arrêté le 26 octobre dans son hôtel des Champs-Elysées, deux jours avant un concert qu’il devait donner au Palais des Congrès de la capitale française. Il a par la suite été mis en examen pour « viol et violence aggravés », et écroué à la maison d’arrêt.

Mais cela fait plus d’un mois que cela dure et, selon un avocat du barreau de Marrakech que PanoraPost a contacté, « nous sommes dans une situation de viol, avec une plaignante et un supposé coupable. Dans ce genre d’affaires, une confrontation est organisée dès les premières heures suivant l’arrestation du présumé violeur. On ne sait pas si elle a eu lieu, et dans le cas contraire, qu’attendent les juges français pour mettre face à face les deux jeunes personnes ? Il est naturel que le public se pose des questions, même si l’écrasante majorité des participants à ce sit-in ont demandé une accélération des procédures judiciaires et non un élargissement de leur idole ».

Et de fait, plusieurs figures connues étaient là, comme les chanteurs Riyad al Omr et Hatim Ammor, ou encore Rachid el Idrissi, animateur radio (Aswat) et d’autres encore comme Saïda Charaf qui n’a pu venir pour contraintes professionnelles, mais qui a manifesté son appui...

à Lamjarred.

Le sit-in s’est déroulé dans une ambiance calme et sereine, personne n’ayant pris sur lui de clamer des slogans hostiles à la France ou à sa justice. Mais tout le monde a demandé, avec dignité, que Saad Lamjarred soit rapidement jugé. « Ce n’est pas parce qu’il a été arrêté qu’on l’abandonnera à son sort. Il est présumé innocent jusqu’à preuve de sa culpabilité, et même s’il est reconnu coupable nous le soutiendrons. C’est cela l’amitié », déclare l’animateur Rachid el Idrissi.

Ce sit-in était-il une bonne initiative ? Pas spécialement car les magistrats français font leur travail, à leur manière et à leur vitesse, et la justice française a donné, quand même, des gages de sérieux et de fiabilité… depuis plusieurs dizaines d’années. Présente au sit-in, la tante de Saâd Lamjarred a été très mesurée, se contentant d’exprimer le désarroi et la douleur de la famille, et affirmant « s’en remettre à Dieu », attendant que l’innocence de son neveu soit établie.

Un parent de Saâd, ayant requis l’anonymat, nous a déclaré que « la famille de Saâd remercie tous ses fans et amis, et leur sait gré de leur soutien, mais nous demandons à tous de faire confiance à la justice française et aux juges chargés de cette affaire. Les magistrats en lesquels nous avons toute confiance n’apprécient pas qu’on exerce une pression sur eux, sachant qu’ils mènent leurs investigations, tel que cela doit être fait. Nous demandons donc au public de prendre patience et d’attendre la suite de la procédure ».

Par ailleurs, rien de ce qui a été publié ces derniers jours sur une imminente confrontation entre Laura Prioul et Saâd Lamjarred n’est vrai, nous confie toujours la même source. « Les procédures peuvent prendre des semaines et une détention provisoire peut durer plusieurs mois, renouvelables. Pour l’instant, il n’y a rien de prévu dans l’agenda des juges, en matière de confrontation ou de jugement ».

AB