Les détails de la plus grosse opération d’obligations vertes au Maroc

Les détails de la plus grosse opération d’obligations vertes au Maroc

Le Maroc s’est inscrit dans le développement durable, et dans les actions qui vont nécessairement avec. Le Maroc, ce sont son gouvernement, sa société civile, ses entreprises et aussi son secteur financier. Récemment, plusieurs institutions financières ont annoncé avoir émis des Green Bonds, ou obligations vertes, dont l’objectif est de financer des projets éco-responsables. Parmi elles, la BCP qui vient de lancer un emprunt obligataire de 2 milliards de DH en Green Bonds. Explications

Une émission obligataire type « Green Bond » ne peut obtenir le sésame de l’autorité de tutelle (l’AMMC) seulement si l’organisme émetteur conditionne cette émission par le financement de projets verts. A ce titre, un ensemble de certificats sont présentés pour avaliser le caractère écologique et l’impact  environnemental des projets à financer. Pour le cas des obligations vertes de la BCP c’est le prestigieux organisme britannique GIB, Green Investment Bank, qui a délivré le certificat de conformité « vert ». 

Hormis le montant important de l’émission ainsi que sa maturité allant jusqu’à 10 ans, le caractère exceptionnel des Green Bonds BCP réside dans le fait qu’ils seront lancés, pour plus de la moitié du plafond autorisé, en devises étrangères, ce qui constitue une première dans le secteur bancaire africain. Un consortium d’investisseurs étrangers a d’ores et déjà manifesté son intérêt pour 100 millions d’euros.

Ce sont...

donc là trois éléments qui montrent la confiance accordée à un organisme qui s’est inscrit depuis plusieurs années dans le financement du développement durable : montant considérable de l’emprunt vert, d’une maturité de 10 ans, pouvant être souscrit en devises étrangères.

Rappelons également que le Maroc, qui a su s’imposer dans sa politique publique résolument orientée vers la lutte contre le réchauffement climatique, vient d’achever « sa » COP22, inscrite sous le signe de l’action. Et lorsqu’on dit action, c’est entre autres la mise au point d’instruments financiers pour réaliser et rassembler les 100 milliards de $ annuels de financement des pays les plus atteints par le réchauffement par les pays avancés qui en sont responsables. Il s’agissait dès lors de proposer des initiatives et des moyens de financement, qui œuvreraient à pérenniser les 100 milliards de $, comme cela a été acté dans l’Accord de Paris lors de la COP21 et confirmé, de manière « irréversible », à l’issue de la COP22.

Les emprunts obligataires verts, ou Green Bonds, entrent dans la catégorie de ces instruments et leviers pour lever ces 100 milliards. Nos banques marocaines s’y sont mises : Le Crédit Agricole, la BMCE et la BCP avec cette opération verte inédite à travers sa prochaine souscription par des investisseurs étrangers à hauteur de 100 millions d’euros.

 

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