Nouvelles révélations sur l’affaire Mohsine Fikri

Nouvelles révélations sur l’affaire Mohsine Fikri

Alors que les manifestations se suivent  et se ressemblent – hier dimanche 6 novembre à Casablanca et à Rabat, vendredi 4 à al Hoceima – les choses commencent à se clarifier et se préciser sur ce qui s’est passé ce soir du 28 octobre, quand le vendeur de poissons Mohsine Fikri a été broyé par la machine de compactage à al Hoceima. Deux personnes proches de cette affaire témoignent.

En premier, Imad Fikri, le frère de Mohsine, qui s’est confié aux médias. Il apporte trois révélations importantes :

1/ La marchandise n’était pas dans le camion quand Mohsine Fikri est monté dans la benne, avec trois de ses amis. Les quatre hommes ont grimpé sur le camion pour, précisément, éviter que la cargaison ne soit détruite. Le défunt ne s’est donc pas dressé contre la loi, mais voulait s’opposer à du gâchis. De plus, la cargaison a été achetée dans le port d’al Hoceima, au vu et au su de tous. Enfin, la même chose était arrivée à Fikri quelques mois auparavant, mais la marchandise saisie  avait alors été remise à des associations de bienfaisance.

2/ Rien ne confirme que les mots « thane mou ! » aient été prononcés par un policier, ni par personne d’autre d’ailleurs, ainsi que cela avait été largement dans les médias, et qu’un hashtag avait même été créé avec cette expression. D’ailleurs, sur la vidéo floue qui avait circulé sur les réseaux, on n’entend proférer cette phrase.

3/ Le frère de Mohsine affirme qu’il était avec son père quand le...

ministre de l’Intérieur, sur ordre du roi, était venu présenter les condoléances royales à la famille du défunt. Et Imad d’insister sur le fait qu’à aucun moment, Hassad ait menacé le père de représailles si les manifestations ne se calmaient pas. Cela avait également été colporté, à tort, et avait enflammé les cœurs et surchauffé les esprits.

Par ailleurs, un juriste, proche de cette affaire et demandant l’anonymat, a expliqué à PanoraPost que c’est un agent d’autorité qui a donné l’ordre de confisquer la marchandise de Mohsine Fikri, que c’est lui aussi qui a avisé le parquet et que c’est lui enfin s’apprêtait à détruire le poisson ainsi saisi. Cet agent d’autorité est aujourd’hui incarcéré, mais à aucun moment, un policier n’a intervenu lors de cette funeste soirée.

Il ajoute qu’il y avait beaucoup de monde autour de la benne et que les gens étaient énervés ; un mouvement de foule peut être à l’origine de la mise en marche du mécanisme de broyage, car les manutentionnaires de la société de nettoyage de la ville connaissent les principes du mécanisme, et ses dangers, et ils n’actionnent jamais le levier, alors que l’alimentation électrique a été faite, avant de vérifier ce qui se trouve dans la benne.

Les médias et les internautes devraient donc cesser de diffuser de fausses informations, car c’est cela qui alimente la colère et dévie le sens des revendications qui, au lieu d’aller vers une demande de justice, semblent privilégier la vengeance, nourrie par des groupes politiques aux desseins particuliers.

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