Lydec parle COP22 et planète, mais peine à gérer ses pannes de courant

Lydec parle COP22 et planète, mais peine à gérer ses pannes de courant

En matière de communication, Lydec excelle, mais seulement pour donner de bonnes et heureuses nouvelles. Quand il y a un problème, en revanche, nous revenons aux temps glorieux de la SMD et des ses pannes répétées, sans explication ni avis, ni com de crise. C’est ce qui est arrivé ce mercredi 19 octobre dans le vaste quartier de Bourgogne. 12 heures sans électricité... pas besoin d'aller à Mossoul ou à Alep, Lydec fait le travail à Casablanca

Les cliniques, les commerces, les appartements et même la rue sont sans électricité depuis les premières heures de la journée. Un habitant du quartier nous livre son récit, avec un sourire mais aussi beaucoup de colère : « L’électricité a subitement disparu le matin, vers 8h30… En bon Casablancais, habitué des déboires de Lydec et de l’indifférence de la commune, j’ai attendu. Une heure, deux, trois, puis je me suis inquiété et ai appelé Lydec à son numéro client. On m’a rassuré en m’assurant que le courant allait être rétabli, sous peu, que les équipes travaillaient à cela, comprenez-vous, et que tout rentrerait dans l’ordre, inchallah ».

L’après-midi, le courant est revenu dans une partie du quartier, mais pas dans les autres. La clinique Badr, par exemple,  a dû avoir recours aux services d’urgence de Lydec qui sont arrivés sur les lieux. Evidemment, laisser une clinique sans courant, ça risque gros et en plus de ses litiges financiers avec la Ville et l’Etat, l’entreprise ne veut pas ajouter les Assises…

Mais pour les autres lieux de Bourgogne, la journée de mercredi est passée sans électricité. Une dame, âgée de son état et qui en a vu d’autres, nous explique avec philosophie : « Tant que...

c’est comme ça, c’est bien, l’ennui serait que l’électricité ne revienne pas dans la nuit car je dois prendre mes médicaments et sans courant, c’est embêtant. Mais c’est meilleur, quand même, que dans les années 70 et 80 »… Bienheureuse citoyenne.

Vers 20 heures, nous appelons le fameux numéro d’appel, le 05 22 31 20 20. Un opérateur répond miraculeusement après un premier appel infructueux de 3’34 au terme desquelles une voix suave nous susurre que « toutes les lignes sont occupées », nous dit-on gentiment. Deuxième tentative donc, ça marche, et l’opérateur, très calme, impassible, certainement travaillé à l’antidépresseur, nous assure que « tout sera réparé dans une demi-heure, ou une heure ». Ah, alors vous n’en savez rien ?, lui fait-on remarquer. Réponse : « Tout ce que je sais, c’est que nos gens travaillent, et travaillent beaucoup même. Lydec vous remercie pour votre appel ».  Un antidépresseur aussi, sans doute…

Nous ne remercions pas, quant à nous, Lydec, pour sa légèreté. Il est vrai qu’une panne peut survenir, et qu’elle est par définition imprévisible, mais alors, une entreprise qui se dit citoyenne, verte, responsable et tout ça, informe, s’inquiète, communique, agit… De tout cela, Lydec fait fi, comme elle fait fi de ses clients. Mais comme ils n’ont pas le choix, les clients, pourquoi se fatiguer à les informer ?

Et pourtant, voici quelques mois, Lydec (la main sur le cœur et le regard rivé sur la caisse) a sorti ses dix engagements de se comporter convenablement, de donner suite, vite, aux réclamations… et parle beaucoup de la COP22. C’est dans l’air du temps, certes, et que dans l’attente, les clients se mettent à la bougie, ou aillent au diable. C’est cela Lydec…

AB         

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