Ilyas el Omari appelle à la réconciliation générale, « historique et courageuse », et Benkirane prend acte

Ilyas el Omari appelle à la réconciliation générale, « historique et courageuse », et Benkirane prend acte

On les aura remarqués, le silence d’Ilyas el Omari, depuis l’annonce des résultats de l’élection du 7 octobre, et le vaste mouvement de mobilisation autour du chef du gouvernement désigné Abdelilah Benkirane. Le PAM se retrouve de plus en plus seul, et de jour en jour, après le ralliement annoncé du MP, puis de l’Istiqlal, puis de l’USFP, au PJD qui conduira la future coalition. Ilyas el Omari vient de publier une tribune, sur Hespress, pour appeler à une réconciliation…

D’abord, dans la forme, le geste est étrange… Il aura fallu à el Omari un capital de 65 millions de DH en décembre dernier pour bâtir un groupe de presse contenant plusieurs titres, supports et formats. Mais c’est sur Hespress qu’il a choisi de publier son texte… Ensuite, cette réconciliation intervient à un moment où Benkirane entreprend de larges consultations pour former sa coalition, et son gouvernement. El Omari voudrait-il faire partie de ceux qui seront appelés par Benkirane ?

Dans le fonds, le secrétaire général du PAM revient sur l’évolution démocratique au Maroc, et parle de « la fin des idéologies et des divisions droite-gauche héritées du siècle dernier », comme il évoque « les intrusions de la mondialisation au sein de notre société, dans un monde de guerre et de destructions ». Voilà pour planter le décor…
Puis il disserte sur la nécessité de bâtir une citoyenneté commune, dans le cadre de regroupements, d’unité et de solidarité, et pour cela, il faut nécessairement aller vers une « réconciliation historique courageuse...

» pour anéantir les instincts de tension, de crispation et d’hostilité.

Comme argument, el Omari avance que les questions sociétales, juridiques et sécuritaires sont les fondements de cette volonté de réconciliation, avec toutes ses conséquences en matière des nécessaires alliances institutionnelles futures. Il faut donc éviter, pour le patron du PAM, « les cauchemars du passé, avec ses déchirements et ses désillusions, sans haines ni rancœurs, en reléguant les égocentrismes identitaires, les narcissismes confessionnels et les intérêts étriqués, pour le triomphe de l’unité de la nation et de la suprématie de l’esprit humaniste fondé sur la liberté, l’égalité, la paix, la sécurité et l’amour »…

Et donc, « au PAM, et malgré les écueils et les provocations, nous sommes pour la réconciliation avec tous, dans une nation ouverte à tous ». Et, conclusion : « Nos mains sont tendues à tous, et débarrassons-nous de nos dissensions stériles et de nos rancœurs aveugles ».

Pour l’édification de la nation etc… la réconciliation de tous etc… le bonheur des citoyens etc…

Interrogé sur cette sortie inexpliquée (quoique…) du SG du PAM et cette main tendue, inattendue, vers lui, Benkirane a répondu par un mot (en marchant) : « Il a fait sa chronique ?, alors laissez-moi y réfléchir ».

Mais au Maroc, comme on dit, et comme en politique, rien n’est impossible… Et ce serait même une bonne chose que les deux partis ennemis que sont le PJD et le PAM apprennent à se parler, à se concerter, à afficher leurs différences sans animosité ni insultes.

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