Malgré les couacs, la COP22 promet de marquer l’histoire de la lutte contre le réchauffement de la planète

Malgré les couacs, la COP22 promet de marquer l’histoire de la lutte contre le réchauffement de la planète

La COP22 se tiendra à Marrakech du 7 au 18 novembre prochains. Les choses se mettent en place tant au niveau national que mondial. Les conditions pour la mise en œuvre de l’Accord de Paris de décembre 2015 sont presque réunies, et la Conférence de Marrakech a désormais tous les atouts pour être celle de l’action.

Après des débuts poussifs et polémiques sur l’organisation et des hésitations inquiétantes des grands pays quant à la ratification de l’Accord signé à Paris le 12 décembre 2015, ce sont aujourd’hui 62 pays qui ont signé et ratifié cet accord, représentant 52% des émissions de carbone dans le monde.

Or, l’Accord de Paris prévoit, pour son entrée en application, sa signature par au moins 55 pays (plus de 190 l’ont déjà signé), représentant 55% au moins des émissions de carbone. Un seuil significatif a été franchi le 3 septembre avec la ratification des Etats-Unis et de la Chine, assurant à eux seuls 40% des émissions. Le 2 octobre, c’est au tour de l’Inde, troisième pollueur mondial, de déposer à l’ONU les instruments de ratification du traité, selon l’expression consacrée.

Avec l’Union européenne, qui doit également annoncer sa ratification ce mercredi 5 octobre, le traité de Paris réunira les conditions nécessaires à son entrée en vigueur.

Quels sont les termes principaux de l’Accord de Paris ?

1/ Contenir le réchauffement climatique « bien en dessous de 2 °C par rapport aux niveaux préindustriels » et si possible viser à « poursuivre les efforts pour limiter la hausse des...

températures à 1,5 °C » ;

2/ Parvenir au plafonnement mondial des émissions de gaz à effet de serre dans les meilleurs délais, et opérer des réductions rapidement par la suite de façon à parvenir à un équilibre entre les émissions anthropiques (dues à l’Homme) par les sources et les absorptions anthropiques par les puits de gaz à effet de serre au cours de la deuxième moitié du siècle ;

3/ Un plancher de l'aide climatique aux pays en développement fixé à 100 milliards de dollars (91 milliards d'euros) par année, avec révision au plus tard en 2025.

Quant au Maroc, il n’a curieusement ratifié l’Accord que le 21 septembre. Et alors que le roi Mohammed VI a mis en place un Comité de pilotage le 6 février 2016, le marché de l’aménagement du site, à Bab Ighli à Marrakech, n’a été signé que le 2 mai, après une polémique sur le déroulement des procédures d’attribution.

Et la semaine dernière, le wali Abdeslam Bikrat, chargé de la logistique au sein du Comité de pilotage, a été soudainement limogé suite à une visite du roi à Marrakech, ses fonctions ayant été confiées au secrétaire général du ministère de l’Intérieur.  Nous n’avons pas pu obtenir, malgré notre insistance, d’informations sur les raisons précises de ce limogeage, mais vu sa brutalité et la nature de la tâche de Bikrat, on peut supposer que les travaux ne sont pas menés au niveau requis par l’importance de la conférence et l’implication personnelle de Mohammed VI pour son succès.

AB

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