Abdelilah Benkirane évoque son départ
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- 02 octobre 2016 --
- Maroc
Le chef du PJD et du gouvernement sortant Abdelilah Benkirane commence à se rendre à l’évidence que son maintien à la tête du gouvernement est porteur de risques de scission de la classe politique. Et qu’il ne semble pas souhaité par une grande partie de la société. Pour la première fois, donc, et depuis qu’il est en situation, il a évoqué à plusieurs reprises l’éventualité de son départ.
A Marrakech, il a lancé à la foule qu’ « avec ou sans moi, vous devez allez jusqu’au bout ». C’est la première fois que le chef du gouvernement dit les choses d’une manière aussi tranchée, et qu’il parle ainsi de la possibilité de son départ.
Puis, répondant aux questions d’un journaliste de la chaîne TV « al Arabi », il explique que le roi est chef de l’Etat, chef des armées et des services, commandeur des croyants. « Au Maroc, c’est Sa Majesté qui dirige le pays, nous sommes une monarchie constitutionnelle, et parlementaire. Je ne cherche aucun conflit avec le palais et dans mon rapport avec le roi, j’ai choisi la conciliation ». Et là, le chef du PJD redit la même chose qu’à Marrakech : « Si le peuple accorde au PJD la première place et si Sa Majesté me désigne pour former un gouvernement, car s’il...
n’est tenu de choisir une personnalité du parti arrivé premier, il n’est pas obligé d’appeler son secrétaire général… alors je poursuivrai mon action ».
Abdelilah Benkirane suggère là deux choses : 1/ qu’il a compris la levée de boucliers d’une frange de la société contre sa personne, et qu’il envisage, et accepte, que le roi choisisse quelqu’un d’autre, et 2/ que si ce n’est pas le numéro 1 du PJD qui est désigné à la tête du gouvernement, c’est sans doute le second qui le sera. Il faudra cependant que le PJD se classe premier aux élections, le soir du 7 octobre…
Et, de fait, lors son meeting de lancement de la campagne électorale, dimanche 25 septembre à Rabat, tout le monde aura remarqué que le numéro 2 du parti, président du Conseil national, le Dr Saadeddine Elotmani, était sur la scène, seul parmi les cadres du parti. C’est lui qui a présenté Benkirane avant sa montée sur scène. C’est la première fois aussi que cela arrive : généralement, ou le chef du PJD est seul sur la scène, à la tribune, ou c’est le secrétariat général dans son ensemble, avec tous ses membres.
L’incertitude règne donc, tant en ce qui concerne le duel PJD/PAM que pour la désignation du futur chef du gouvernement…
AB
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