La députée PJD Aatimad Zahidi poursuit Ahdat.info devant la justice… française

La députée PJD Aatimad Zahidi poursuit Ahdat.info devant la justice… française

C’est une affaire de plus dans la guerre féroce que se mènent les deux camps conservateur et moderniste en perspective de l’élection législative du 7 octobre. Le site ahdath.info, de son propriétaire Ahmed Charaï, a publié une information selon laquelle la jeune élue PJD entretiendrait une relation extraconjugale avec le chef de son groupe, le Dr Abdallah Bouanou, par ailleurs maire de Meknès. La jeune femme vient de décider de porter plainte, en France, contre le site.

Une pièce en plusieurs actes, et qui est encore inachevée… La semaine dernière, ahdath.info annonçait « l’information » selon laquelle les deux élus du PJD avaient une relation extraconjugale. Puis des détails avaient été fournis sur le lieu de leurs rencontres, à savoir le parlement. Vendredi, Abdallah Bouanou sort un démenti qu’il adresse aux médias, et le lendemain, il a « juré » que rien ne le liait à Mme Zahidi, hormis le travail parlementaire et l’action politique. Ce weekend, le même site publiait des informations sur une « fugue » des deux élus PJD lors d’un voyage parlementaire en France, et leur absence à une cérémonie organisée par les cercles d’amitié parlementaire des deux pays, Mme Zahidi étant la présidente du cercle marocain.

S’en suit alors de la part de Bouanou toute une série d’insultes contre les médias et les gens qui ont diffusé l’information. PanoraPost n’a pas relaté cette affaire car par choix éditorial, il préfère éviter les alcôves, remplies et animées soient-elles, ou vides et figées. Mais aujourd’hui, l’affaire prend une tournure publique et politique…

En effet, selon des informations concordantes, le président de la Chambre des représentants Rachid Talbi Alami a interrompu ce lundi 26 septembre sa campagne électorale au nord pour rentrer précipitamment à Rabat et « auditionner » les deux élus. Il semblerait que Mme Zahidi n’ait pas répondu à la convocation de son président.

Mais là où...

les choses deviennent vraiment publiques, c’est après la publication d’un statut sur sa page par la députée de 32 ans. C’était toujours ce lundi 26 septembre : « Après plusieurs jours consécutifs de diffamation et d’abjections à mon endroit ainsi qu’en celui de ma famille, sachant que je suis épouse et mère, et suite à cette campagne d’insultes, de mensonges et de diffamations contre moi et les miens… et du fait que mon mari dispose de la nationalité française et que la majeure partie de ma famille, outrée par les attaques du site ahdath.info,  habite en France, les membres de ma famille ont décidé de porter plainte contre ce média au pénal et à Paris. Un cabinet d’avocat a été spécialement mandaté pour cette mission. Je dis à ceux qui se sont délectés de ces attaques et qui ont porté atteinte à la stabilité de ma famille qu’entre eux et moi, la justice tranchera ». C’est son plein droit, et même son devoir.

Mais des questions inévitables se posent… En effet, pourquoi ester en France et non au Maroc, bien que l’époux de Mme Zahidi soit Français ? Les juges français, déjà bien en peine de connaître des affaires qui leur sont soumises, accepteront-ils de juger une affaire marocaine, sauf si Mme Zahidi est aussi Française ? Un tribunal a-t-il autorité au Maroc et si le site est condamné, acceptera-t-il cette condamnation ? Pourquoi le PJD, et Abdelilah Benkirane, n’ont-t-il pas pris la défense de leurs deux responsables ?

Et surtout, quelle a été la réaction de Me Mustapha Ramid, avocat et ministre de la Justice marocain, à cette décision d’aller saisir les tribunaux de France ? L’affaire ne se réduit-elle donc pas très simplement à un manque de confiance de Mme Zahidi en la justice de son pays ?

Les jours qui viennent apporteront leurs réponses à ces questions.

Aziz Boucetta

Commentaires