Le roi Felipe VI évoque l’autodétermination au Sahara
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- 25 septembre 2016 --
- Maroc
Le roi d’Espagne, en fonction depuis deux ans environ, était à New York pour la 71ème Assemblée générale des Nations Unies. Il y a délivré un discours où il a parlé des questions politiques et géopolitiques qui intéressent l’Espagne, comme Gibraltar, ou encore le Sahara, eu égard que son royaume était la puissance occupante de ces territoires jusqu’en 1975..
Qu’a dit Felipe VI ? Que l’Espagne soutient « les efforts des Nations Unies pour un règlement juste, durable et mutuellement acceptable dans le cadre d’une solution politique, qui prévoit l'autodétermination du peuple du Sahara occidental en vertu des dispositions compatibles avec les buts et principes de la Charte des Nations Unies. J’appelle donc les parties de ce conflit à reprendre le dialogue en vue de résoudre définitivement ce différend ».
Que veut dire cela ? Que le roi semble avoir outrepassé ses prérogatives constitutionnelles et a empiété sur celles du gouvernement. Il ne fait pas de doute que cette déclaration, bien que reprenant les propos passés de son père et prédécesseur Juan Carlos, ne sera pas appréciée...
à Rabat. L’ancien roi entretenait des relations privilégiées avec le défunt Hassan II et avait conduit le transfert de souveraineté au Sahara de Madrid à Rabat.
La conjoncture a changé, le Maroc dispose aujourd’hui d’arguments économiques et démographiques, en plus de la légitimité historique qu’il détient sur le Sahara. Que le chef de l’Etat espagnol appelle à un référendum sera perçu pour ce qu’il est, un acte inamical au pire, une bavure au mieux.
Par ailleurs, le roi Felipe VI a appelé le Royaume-Uni à mettre fin à l’occupation coloniale de Gibraltar. On rappelle que quand la première demande avait été faite, après le Brexit britannique, le Maroc avait refusé de dresser le parallèle avec la situation de Sebta et Melilla, une source très élevée au ministère des Affaires étrangères marocain nous ayant dit alors que « Rabat ne veut pas embrasser le gouvernement espagnol de Mariano Rajoy qui a toujours été de notre côté ». Aujourd’hui, avec cette saillie du monarque espagnol et la nouvelle diplomatie marocaine rendant coup pour coup, les choses pourraient changer.
AB
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