Benkirane s’exprime sur la fameuse marche du 18 septembre à Casablanca

Benkirane s’exprime sur la fameuse marche du 18 septembre à Casablanca

Alors qu’il tenait une conférence de presse pour présenter son programme, le chef du gouvernement a été assailli de questions sur la manifestation qui a eu lieu dans la capitale économique, et ses réponses ont été à la hauteur des attentes…

Pour rappel, en marge de cette marche, qui a rassemblé 2 ou 3.000 personnes seulement, dont plusieurs ne savaient pas pourquoi elles étaient là, le ministre de la Justice et de Libertés Mustapha Ramid avait publié un statut sur sa page Facebook, affirmant qu’il n’est plus consulté au sein de la Commission gouvernementale de supervision des élections, qu’il s’y passe des choses « fort étranges » et qu’il décline toute responsabilité sur la suite des événements… Timing parfait, le commentaire du ministre est intervenu pendant que les gens marchaient, contre « l’islamisation » de la société.

Pour rappel aussi, le ministre de l’Intérieur Mohamed Hassad avait répondu, par Hespress interposé, qu’ « il y a eu malentendu entre lui et Ramid, et que son ministère n’a rien à voir dans cette marche, en plus du fait que le ministre de la Justice peut faire activer ses procureurs pour savoir ce qui s’est passé ».

Hier lundi 19 septembre, donc, Benkirane s’est invité dans la polémique… Il a expliqué que le ministre...

de l’Intérieur lui avait affirmé que son département évite l’interdiction d‘une marche pour ne pas créer des désordres. « Il (Hassad) a dit, et moi j’ai dit… et je ne suis pas obligé de croire la totalité des propos que me tien le ministre de l’Intérieur »… Certes, mais n’est-il pas le chef du gouvernement, et donc du ministre de l’Intérieur ? « Que voulez-vous donc que je fasse ? Que je me dispute avec lui ? Vous me comprenez parfaitement, je crois… », et Benkirane d’ajouter que « (lui, il) est chef du gouvernement, mais vous savez, le ministère de l’Intérieur… ».

Puis, grand seigneur – et très fin politicien – le chef du gouvernement dit « pardonner » à ceux qui ont été présents à la marche et qui se sont fait manipuler, dans une belle manœuvre de récupération, leur suggérant de prendre garde à l’avenir à ces gens mystérieux qui les « ensorcellent », et qui ne respectent même pas leur engagement de les payer pour leur présence.

« Nous gagnerons, inchallah, la prochaine élection, et si tel est le cas et que Sa Majesté me désigne pour former le prochain gouvernement, je continuerai ce que j’ai déjà entrepris ». Si, économiquement, ce qu’il a déjà entrepris est bon, sur le plan social, ça l’est moins.

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