Voici quelques mois, la décision avait été prise au plus haut niveau de faire évoluer l’enseignement de la discipline de l’éducation islamique. Beaucoup de choses ont été écrites et, encore une fois, les deux camps conservateur et progressiste se sont accrochés. Aujourd’hui, les élèves sont rentrés à l’école, mais les manuels ne sont toujours pas disponibles. Le ministre de l’Education nationale (MEN) annonce que leur arrivée en librairies est imminente.

Le 6 février, en Conseil des ministres tenu à Laâyoune, il avait été décidé de revoir, de réviser les manuels scolaires de cette matière.  Dans son communiqué sur ce Conseil, la MAP disait ceci : « Le Roi, Amir Al Mouminine, a donné ses Hautes instructions aux ministres de l’Education nationale et des Habous et Affaires islamiques, sur la nécessité de la révision des programmes et manuels d'enseignement en matière d’éducation religieuse, aussi bien dans l’école publique que dans l’enseignement privé ou les établissements de l’enseignement originel et ce, dans le sens d’accorder une grande importance à l’éducation aux valeurs de l’islam tolérant, dans le cadre du rite sunnite malékite, qui prônent le juste-milieu, la modération, la tolérance et la cohabitation avec les différentes cultures et civilisations humaines ».

Le travail avait commencé, mais rien n’avait filtré, sauf une polémique sur l’appellation de cette matière, les uns disant désormais « éducation religieuse », les autres, les conservateurs, prompts à monter au créneau, protestant contre ce nom et insistant pour conserver l’ancienne dénomination, à savoir « éducation islamique », bien que dans la communiqué de la MAP, c’est la première qui avait été retenue.

Nous sommes donc à la rentrée et les manuels ne sont pas encore disponibles pour les élèves du primaire, du collège et du lycée....

 Personne ne sait de quoi la réforme du contenu des manuels consiste au juste. Le 16 septembre, suite aux rumeurs et contre-rumeurs, le MEN a fait paraître un communiqué expliquant que les livres sont en cours d’impression, et qu’ils seront disponibles « au plus tard dans 15 jours » en librairie en quantité suffisante… ce qui est heureux.

Le MEN indique que « ces manuels, conformément aux nouvelles orientations, ont subi une refonte globale, cette opération étant passée par plusieurs étapes, de la révision à l’édition, de l’évaluation à l’approbation », conformément aux prescriptions royales. Le 6 février, le roi avait enjoint à ses deux ministre que « les programmes et manuels d’enseignement soient fondés sur les valeurs authentiques du peuple marocain et ses traditions millénaires basées sur l’attachement aux fondamentaux de l’identité nationale unifiée, riche de la diversité de ses composantes, ainsi que sur l’interaction positive et l’ouverture sur la société du savoir et les dernières nouveautés ».

Indication procurée par le département de Rachid Belmokhtar : « Les manuels ont été modifiés selon les besoins des apprenants, tels qu’édictés par la religion, en fonction de leurs âges, de leur époque, de leur développement psychologique et intellectuel, ainsi qu’en fonction de leur environnement social (…),tenant compte des valeurs ancestrales du peuple marocain, son identité, ses fondamentaux religieux et ses multiples confluents ». Des liens (ici et ici) sont mis à disposition pour expliquer la nature des changements, tant sur le plan pédagogique que sur le fond, sur les étapes de l’apprentissage que sur les objectifs voulus, mais sans indiquer les nouveaux programmes. Il y a cependant une disctinction entre élèves du primaire et ceux du secondaire.