Le Maroc atténue sa position à l’égard d’Erdogan et se déclare « très préoccupé »

Le Maroc atténue sa position à l’égard d’Erdogan et se déclare « très préoccupé »

Jeudi 21 juillet, en Conseil de gouvernement, la discussion a porté sur la situation en Turquie. Si Rabat a été parmi les premières capitales à condamner le coup de force, dès son déclenchement dans la nuit du 14 au 15 juillet, et bien avant l’annonce de son échec, le gouvernement Benkirane se déclare « très préoccupé » par l’évolution de la situation.

Vendredi 15 juillet au soir, les chars étaient dans les rues à Istanbul et Ankara, la chasse survolait les grandes villes à très basse altitude, l’aéroport Atatürk d’Istanbul  était fermé, mais le Maroc avait condamné le coup de force, avant même d’en connaître l’issue. Le Maroc avait l’un des rares pays à le faire si tôt. Le lendemain, le PJD s’était fendu d’une lettre officielle signée par son secrétaire général Abdelilah Benkirane dont tout le monde sait la relation qui le lie à l’AKP turc d’Erdogan.

On connaît la suite. Le président turc limoge et incarcère à tour de bras, promet « nettoyage » et « ménage », et affirme que la peine de mort sera très certainement rétablie. L’état d’urgence est instauré pour trois mois...

et les médias définitivement muselés, sous peine d’embastillement de leurs journalistes. Le monde, après avoir appelé à l’ordre constitutionnel, voit le désordre institutionnel s’installer en Turquie.

Et donc, le gouvernement du Maroc s’est déclaré « très préoccupé »par les événements, rappelant qu’il avait été l’un des premiers à condamner la tentative de putsch contre le président. Et il annonce « sa très grande inquiétude face aux événements qui se produisent aujourd’hui en Turquie, et principalement les arrestations massives dans les rangs des enseignants et des magistrats. Le gouvernement « appelle au respect de l’ordre constitutionnel et de la légalité institutionnelle, préservant la cohésion et l’unité interne de ce pays musulman frère ».

Selon notre confrère Akhbar Alyaoum qui cite un des « proches » de Benkirane, ce dernier est troublé par le déroulement des événements au lendemain du coup d’Etat raté et estime que cela n’entre pas dans le cadre du référentiel islamique qui appelle à la conciliation et à la réconciliation. La même source ajoute qu’ « en son temps, Hassan II s’était contenté de châtier les meneurs des tentatives de coups d’Etat qui avaient été menées contre lui ».

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