Vers la fin du doublage en darija des séries télé étrangères ?

Vers la fin du doublage en darija des séries télé étrangères ?

Les députés de la majorité veulent attribuer à la Haute Autorité de la Communication audiovisuelle (HACA) la mission de protéger les langues arabe et amazighes. Ils ont donc proposé un amendement qui encadrerait l’usage de l’arabe dialectal (darija) dans les séries télévisées étrangères.

Les productions télévisuelles étrangères ont suscité, dès leur apparition sur les chaînes marocaines,  des réactions différentes. Entre admirateurs (mais surtout admiratrices) et opposants, elles ont continué à fourmiller : Séries turques ou sud-américaines, le choix ne manque pas, mais question qualité, elles ne sont pas très convaincantes.

Fin 2015, Mustapha El Khalfi critiquait ces séries lors du sommet national de la langue arabe, les accusant de mettre en danger  la culture et les valeurs marocaines. Aujourd’hui, les députés prennent la relève : la HACA se verra confier la charge de surveiller l’utilisation de l’arabe dialectal qui doit être conforme à celui parlé par les marocains quotidiennement, et...

interdire le doublage des séries étrangères en darija.

Pourtant, selon les chiffres de Médiamétrie, les Marocains en raffolent. Leur ôter ces séries, c’est comme ôter un bonbon à un enfant. Impossible et sitôt fait, engendre beaucoup de bruit. Comment donc les députés comptent-ils mettre en place leur proposition ? La HACA avait publié en mai dernier son rapport sur les œuvres cinématographiques diffusées par les télévisions nationales, qui a prouvé la forte présence de l’arabe dialectal sur les chaînes nationales. Les Marocains comprendraient donc plus leur dialecte que l’arabe classique.

Les groupes parlementaires majoritaires visent aussi la protection du jeune public, en chargeant la HACA de veiller sur l’impact des productions télévisuelles sur la psychologie des enfants. Les députés se sont aussi intéressés dans leurs amendements à la promotion de l’égalité entre les sexes, à la civilisation et au patrimoine culturel marocain à travers la communication audiovisuelle.

 Wiam Amiri

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