Grève générale au Maroc le 31 mai !
- --
- 26 mai 2016 --
- Maroc
Il fallait s’y attendre et les syndicats l’avaient annoncé, après en avoir menacé. Une série de mesures seront entreprises pour bousculer le gouvernement et le mettre sous pression suite à l’échec du Dialogue social. Parmi ces actions, une grève générale est décidée pour le mardi 31 mai.
En effet, les quatre centrales que sont l'Union marocaine du travail (UMT), l'Union générale des travailleurs du Maroc (UGTM), la Confédération démocratique du travail (CDT) et la Fédération démocratique du travail (FDT) ont appelé à une grève générale nationale de 24 heures, ce mardi prochain 31 mai. En même temps, un sit-in sera observé devant le parlement.
Au Conseil de gouvernement de ce jeudi 26 mai, le chef du gouvernement Abdelilah Benkirane a martelé que "les lois qui doivent encore passer dans cette législature seront adoptées et pour la réforme des retraites, nous devons tout faire pour qu'elle soit votée, et ôter cette épine du pied de l'Etat. Nous allons voir ce qui se passera à la Chambre des conseillers, et après à celle des représentants. Puis nous assumerons les conséquences avec courage...". Et,de fait, à la Deuxième Chambre, la présentation du projet de réforme des retraites s'est faite dans une ambiance électrique où syndicalistes et conseillers s'en sont violemment pris au gouvernement, et où les journalistes ont été interdits d'accès.
Mais que reprochent donc les syndicats à Benkirane et son équipe ? Répondre à des revendications globales et systémiques...
par des mesures cosmétiques. Quand les syndicats réclament une augmentation du niveau général des revenus, le gouvernement répond en effet par une promesse d’élévation de la prime de naissance. Quand les syndicats demandent de relever le seuil de l‘exonération fiscale, le gouvernement répond par une proposition d’augmentation des allocations familiales. Quand les syndicats réclament une discussion de fond sur les retraites et le maintien de l’âge de la retraite à 60 ans, le gouvernement refuse d’en parler… Résultat : une grève générale et un sit-in devant le parlement où se discute la réforme des retraites.
A la Chambre des conseillers, et après plusieurs semaines de tergiversations, il a été récemment décidé par la conférence des présidents de groupe que le débat en commission sur la réforme des retraites reprendra. Les syndicats s’y sont vigoureusement opposés depuis longtemps, mais ils devront s’y résoudre et c’est cela qui les a semble-t-il conduits, de guerre lasse, à annoncer un débrayage national.
La menace devrait inquiéter Abdelilah Benkirane car si les mouvements sociaux de la fin 2015 avaient fait pshiiit, la grève générale du 24 février 2016 avait, elle, en revanche, été suivie par 84,5% des travailleurs, taux confirmé par le gouvernement qui n’avait pas voulu « entrer dans une controverse des chiffres », ce qui en clair signifie, pour tous les exécutifs du monde, qu’ils ont perdu. Et à un plus de 4 mois des législatives, cela peut faire mal.
Commentaires