Marocains, faites attention en respirant, la qualité de l’air est(très)  mauvaise !

Marocains, faites attention en respirant, la qualité de l’air est(très)  mauvaise !

L’organisation mondiale de la Santé tire la sonnette d’alarme quant à la pollution atmosphérique dans le monde. Dans un rapport publié par l’organisation onusienne, cette pollution atteint des niveaux inquiétants, essentiellement dans les villes des pays pauvres ou ceux à revenus intermédiaires, dont le Maroc fait partie. Ainsi, la qualité de l’air à Casablanca, Tanger, Marrakech, entre autres grandes villes marocaines, est préoccupante.

Le Directeur du Département OMS Santé publique, le Dr Maria Neira, prévient donc que « la pollution atmosphérique en milieu urbain continue de progresser à un rythme alarmant, avec des effets dévastateurs pour la santé humaine ». Et l’OMS de préciser que la pollution de l’air ambiant, due à des concentrations élevées de petites particules et de particules fines, est le principal risque environnemental pour la santé; elle cause plus de 3 millions de décès prématurés chaque année dans le monde.

Et, de fait, Ryad, Delhi, Le Caire et Pékin figurent parmi les villes où l’air est le plus chargé en particules MP10. Et d’après la dernière base de données sur la qualité de l’air en milieu urbain, 98% des villes de plus de 100 000 habitants dans les pays à revenu faible ou intermédiaire ne respectent pas les lignes directrices de l’OMS relatives à la qualité de l’air.

Comment mesure-t-on la pollution de l’air ?

La pollution de l’air ambiant est due à des concentrations élevées de petites particules (MP10) et de particules fines (MP2,5) comprenant des polluants comme le sulfate, les nitrates, le plomb et le carbone noir. Le niveau retenu pour une bonne qualité de l’air est un seuil maximal de 20 µg/m3 pour les petites particules et de 10 µg/m3 pour les particules fines, avec respectivement des particules de diamètres inférieurs à ces valeurs. L’OMS effectue ensuite une conversion.

Aujourd’hui, l’OMS a mesuré les niveaux de pollution atmosphérique dans 3.000 villes de 103 pays, et 7 villes marocaines y figurent.

Et au Maroc ?

Les trois grandes villes marocaines que sont Casablanca, Tanger et Marrakech affichent des taux trois fois supérieurs à la normale pour les petites particules et de deux fois environ pour les particules fines, ce qui pourrait occasionner plus d’exposition de leurs populations aux troubles respiratoires.

Casablanca (61 µg/m3, 26 µg/m3),

Marrakech (58 µg/m3, 24 µg/m3),

Tanger (57 µg/m3, 24 µg/m3),

Meknès (47 µg/m3, 29 µg/m3),

Fès (40 µg/m3, 17 µg/m3),

Salé (31 µg/m3, 13 µg/m3),

Safi (21 µg/m3, 9 µg/m3).

Safi est donc la seule ville marocaine d’importance à se situer dans des mesures acceptables, mais les autres devraient prendre des dispositions.

A titre de comparaison, parmi les villes les plus polluées du monde on trouve Onitsha, Nigéria, (594 µg/m3, 66 µg/m3), Peshawar, Pakistan, (540 µg/m3, 111 µg/m3) ou Riyad, Arabie saoudite (368 µg/m3, 156µg/m3).

Avec ces niveaux de pollution au Maroc, les maladies se multiplient, principalement l’asthme et les pathologies pulmonaires et cardio-vasculaires, du fait que les particules fines passent dans le sang.

Que faire ?

Les raisons de ces chiffres élevés au...

Maroc sont, bien évidemment la pollution industrielle pour les villes qui ont des industries, mais aussi et surtout les émanations de CO2 des gaz d’échappements des véhicules automobiles. Or, les Marocains apprécient particulièrement les voitures diesel, et rien n’est fait, au niveau des autorités locales, pour sensibiliser les populations, au moins à avoir des moteurs bien réglés.

C’est donc sur cet axe-là qu’il faut agir, en plus de l’équipement des villes d’appareils de mesure por décréter les urgences éventuelles comme cela se fait en Europe quand des niveaux jugés « dangereux » sont atteints. Seule la ville de Meknès dispose en effet de tels appareils, alors que les autres villes n’en ont pas, ou de qualité obsolète.

A l’approche de la COP22 et au vu de l’engagement du Maroc dans  le processus de lutte contre le réchauffement climatique, il devient nécessaire de développer une politique environnementale plus stricte, pour limiter les émanations de gaz des usines et réduire celles des véhicules.

A cette occasion, rappelons que le dimanche 29 mai 2016 est déclaré  « journée sans voitures » à Casablanca. C’est un premier pas, petit par son envergure, mais de géant dans un début de processus de sensibilisation.

 

-----------------------------------

Définitions :

1/ Les particules

Les particules sont solides ou liquides et résultent essentiellement de composés solides du carbone, des hydrocarbures non brûlés, mais aussi de l'usure des pneus et des métaux lourds. Leur taille est donc réduite et les place à une échelle microscopique.

Dans la littérature, on emploie bien souvent indistinctement différents termes pour définir ce type de pollution. Parmi eux :

a/ Les aérosols sont formés de particules solides ou liquides de dimension inférieure à 100 micromètre. La définition stricte est la "suspension, dans un milieu gazeux, de particules solides ou liquides présentant une vitesse de chute négligeable." On peut également parler de particules insédimentables. Les aérosols correspondent donc aux plus fines particules.

b/ Les "fumées noires" (qualifiées comme telles d'après la méthode de prélèvement associée) sont des particules carbonées de diamètre inférieur à 5 µm jusqu'à 0,1 µm environ.

c/ Les poussières qui sont faites de particules solides inférieures à 75 µm, les plus grosses retombant prés de la source d'émission.

Le terme de "particules" englobe en fait l'ensemble des définitions précédentes indifféremment des propriétés physico-chimiques de chacune d'elle. C'est l'expression générique. Ce composant atmosphérique peut-être soit d'origine naturelle ou lié aux émissions anthropiques de polluants.

2/ Les PM10

Les PM10 sont constituées majoritairement de 6 composants différents, des matériaux terrigènes (oxydes d'aluminium, silice), du carbone organique, du carbone élémentaire, des sulfatesdes nitrates et de l'ammonium et, enfin, des éléments issus de l'érosion comme le fer, mais aussi des embruns (HCl). Les PM2,5

3/ Les PM2,5

Les PM2,5 incluent les particules très fines et ultrafines et pénètrent dans les alvéoles pulmonaires. Une grande partie d'entre elles résulte des activités polluantes (moteurs diesel, suies, particules issues de la transformation chimique des gaz polluants en nitrates et sulfates, déchets de la combustion)

AB

Commentaires