Le chef du gouvernement, et du PJD, Abdelilah Benkirane prépare la campagne électorale. Alors qu’il s’exprimait devant l’association des élus de son parti, samedi 30 avril,  il est revenu à ses attaques habituelles contre le Secrétaire général du PAM Ilyas el Omari, mettant en cause l’origine des fonds ayant servi à la mise en place de son groupe de presse.

« Partant du principe de l’amour pour notre pays et de la défense du processus démocratique qu’il connaît actuellement, nous nous devons de nous interroger et de douter de l’origine de l’argent qui a servi à Ilyas el Omari pour mettre en place son groupe de presse ». On rappelle que le SG du PAM avait lancé voici quelques mois un groupe de presse, avec un quotidien, un hebdo, un mensuel et un site, en plus d’une imprimerie, le tout pour un investissement de 65 millions de DH.

Benkirane a poursuivi son attaque en précisant que « nous faisons de la politique, mais honorablement, et nous n’utiliserons pas le ministère...

de l’Intérieur pas plus que nous demanderons à celui de la Justice d’ouvrir une enquête sur la question, mais nous t’appelons (El Omari), politiquement, à révéler devant les Marocains d’où viennent ces fonds ».

Le chef du PJD poursuit son attaque sabre au clair : « Nous avons des doutes extraordinaires sur toi et sur tes plans, et nous ne savons pas ce que tu veux vraiment pour ce pays », s’interrogeant sur le timing de la création de ce groupe de presse, quelques mois avant les élections.

Benkirane s’étonne de cela, mais aussi de l’accusation d’extrémisme, portée par el Omari sur la radio Mohammed VI, sur son appel à dépénaliser le kif et sur sa volonté de combattre les islamistes : « Veux-tu donc brûler les étapes et vaincre les gens dont le peuple s’est assuré de l’intégrité ? ».

La campagne électorale a commencé et, alors qu’el Omari travaille en silence et dans la discrétion, fidèle à son tempérament, Benkirane sort la grosse artillerie oratoire, à son habitude. Les prochains mois promettent d’être chauds.