Minurso - Les discussions battent leur plein à New York autour de la résolution US

Minurso - Les discussions battent leur plein à New York autour de la résolution US

Le vote sur la résolution concernant la Minurso devait intervenir jeudi 28 avril, mais les choses sont compliquées. Les membres du Conseil de Sécurité sont divisés sur la question, les amis du Maroc ferraillant dur contre les pays qui lui sont hostiles.  La question se résume à la nature de sortie de crise pour le Maroc, dans la contrainte ou dans la concertation.

Le Conseil de Sécurité semble pourtant en accord sur un point : le retour de la Minurso à ses fonctions, rétablie dans son effectif fortement réduit par la décision du Maroc d’expulser 84 membres « politiques » de la mission onusienne. Le projet de résolution américain prévoyait d’imposer au Maroc un retour de la Mission de l’ONU dans les deux mois, se fondant sur l’insistance menaçante de Ban Ki-moon sur le lien entre l’absence de la Minurso et les risques sécuritaires pour la région. Mais, selon des sources informées au ministère des Affaires étrangères marocain,  l’administration américaine est elle-même tiraillée entre les faucons soutenant une résolution forte contre le Maroc et les colombes prônant un accord de Rabat pour ce fameux retour de la Minurso.

Les mêmes sources nous ont indiqué que les Américains, au Conseil de Sécurité, sont restés jeudi dans une position d’expectative, regardant comment évoluent les choses. D’un côté, les amis du Maroc (France, Espagne,...

Sénégal et, dans une moindre mesure, la Russie) militent pour un assouplissement des conditions de rétablissement de la Minurso dans ses fonctions ; de l’autre côté, les pays hostiles à Rabat (Uruguay, Venezuela et Angola) poussent pour une résolution coercitive.

Le Maroc, pour sa part, s’accroche à sa décision prise en mars de réduire les effectifs politiques de l’ONU sur son territoire, expliquant (soutenu par ses amis) que le rôle de la Mission n’est pas uniquement l’organisation d’un référendum, désormais rejeté par Rabat.

Les choses, donc, semblent évoluer vers une extension du délai accordé au Maroc d’accueillir les personnels expulsés de deux mois à quatre, avec renouvellement du mandat de la Minurso pour un an, jusqu’en avril 2017. Le SG de l’ONU Ban Ki-moon devra établir un autre rapport dans 120 jours pour dresser l’état des lieux.

Le vote du Conseil de sécurité a été repoussé à aujourd’hui 29 avril, le temps pour que les représentants des pays membres consultent leurs gouvernements. Dans l’intervalle, au Maroc, le ministre des Affaires étrangères Salaheddine Mezouar, de retour de New York et attendu jeudi pour présider la cérémonie de présentation de la feuille de route de la COP22 à Rabat, s’est envolé pour Qatar où il devait rencontrer le roi Mohammed VI pour rendre compte (de vive voix) de sa mission à l’ONU.

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