Le wali de Casablanca interdit les tifos après une réunion (houleuse) avec les présidents des 2 clubs. Détails et vidéos.

Le wali de Casablanca interdit les tifos après une réunion (houleuse) avec les présidents des 2 clubs. Détails et vidéos.

Les événements du dimanche 20 décembre à Casablanca, pendant et après la rencontre entre le WAC et le Raja, ne sont décidément pas passés pour les autorités publiques. Après la décision très clémente de la fédération et les premières condamnations judiciaires, c’est au tour de la wilaya de Casablanca de réagir, en interdisant les tifos.

Un tifo, est une animation visuelle organisée par des supporters d'une équipe, les « tifosi » ou « aficionados », dans les tribunes d'un stade ou circuit accueillant une rencontre sportive. Les Marocains sont passés maîtres, connus et reconnus à l’international, dans cette activité ; le site La Grinta, spécialisé dans le classement hebdomadaire des tifos mondiaux, a placé ceux de Casablanca au premier rang cette semaine encore. Il est dommage que les supporters aient versé dans la violence la plus débridée.

La Fédération a réagi mollement par des sanctions de matchs à huis clos, avec sursis en plus, à l’encontre des deux clubs. Le tribunal, plus ferme, a commencé à distribuer des peines de prison, donnant rendez-vous pour la suite des jugements à mardi prochain. Quant à la wilaya, elle y a été encore plus fort. Elle a interdit les tifos jusqu’à nouvel ordre.

C’est lors d’une réunion entre le wali Khalid Safir et les deux présidents du WAC (Saïd Naciri) et du Raja (Mohamed Boudrika) que ces mesures ont été décidées. La rencontre entre les trois personnes s’est tenue dans une ambiance électrique, le wali reprochant à ses interlocuteurs d’avoir laissé leurs fans entrer dans le stade avec des échelles...

qui leur ont permis de rejoindre, le jour du match, les tribunes adverses.

Il faut savoir que les concepteurs des tifos entrent dans l’enceinte la veille du match, et que les contrôles ne sont pas aussi stricts que le jour de la rencontre. Les tifosis sont supposés être responsables… Las. Ils ont emmené avec eux des échelles et des bâtons, certainement pas pour mettre en place leurs figures et autres animations.

Enervé, le wali a reproché leur laxisme aux dirigeants des deux clubs qui n’ont pas veillé comme il se devait au travail accompli par les tifosis. Pourquoi entrer dans l’enceinte du stade échelles, gourdins et fumigènes, alors que cela est strictement interdit ? Dès lors, le wali a prix deux décisions fortes :

1/ Interdiction d’accès de quiconque au stade la veille ou les jours précédant un match ;

2/ Interdiction des tifos des deux clubs jusqu’à nouvel ordre.

Les derbys à venir, s’ils se tiennent à Casablanca, n’auront plus le même goût. On rappelle cependant que la décision de Khalid Safir vient en prolongement de la menace proférée par son ministre, Mohamed Hassad, d’interdire l’accès des stades aux ultras au premier incident enregistré dans un terrain ou lors d’une rencontre, avant, pendant ou après le match.

Les incidents après le match de dimanche se sont soldés comme suit :

  • 21 agents de polices blessés ;
  • 3 véhicules et 4 bus sérieusement endommagés, en plus de plusieurs véhicules particuliers ;
  • 43 individus, dont 15 mineurs, ont été arrêtés et déférés devant le parquet de Casablanca (l’un d’eux a déjà été condamné à 6 mois de prison ferme).

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