Polémique naissante sur le mode d’enseignement de l’éducation islamique au Maroc
- --
- 25 novembre 2015 --
- Maroc
Réagissant aux attentats de Paris, l’association Bayt al-Hikma présidée par Fettah Bennani avait publié un communiqué où elle recommande, entre autres, la révision des manuels scolaires d’éducation islamique. Il n’en a pas fallu plus pour que la députée PJD Nezha el Ouafi monte au créneau et qualifie cette proposition de Bayt al-Hikma de « stupide ».
Dans son communiqué signé Fettah Bennani, l’association affirme la nécessité de « purger les manuels scolaires, et parmi eux ceux de l’éducation islamique, de tous les éléments et contenus de nature à alimenter les interprétations et autres lectures erronées de l’islam et des autres religions. Et, dans le même temps, restaurer l’enseignement de la philosophie et des sciences humaines en accordant toute leur importance aux valeurs éclairées et à la raison ».
Et c’est là que Nezha el Ouafi a réagi en s’interrogeant auprès de nos confrères de Febrayer si Khadija Rouissi, fondatrice et présidente d’honneur de Bayt al-Hikma, avait oublié que le Maroc est un Etat islamique dirigé par le Commandeur des croyants qui prie dans les mosquées et en construit d’autres.
Pour la députée PJD,...
le modèle marocain pour la lutte contre l’extrémisme a été présenté à l’ONU et est considéré comme efficace et aussi comme une entrée possible à la lutte contre le radicalisme. « Il relève donc de la bêtise politique que de recommander la suppression de la matière de l’éducation islamique au Maroc », conclut el Ouafi.
Pour elle, et c’est tout aussi juste que la recommandation de Bayt al-Hikma qui ne réclame pas la suppression de l’éducation islamique mais des précautions dans son enseignement, si les jeunes n’ont pas l’opportunité d’apprendre leur religion dans cette discipline, ils iront chercher des informations ailleurs ; et c’est là qu’est le danger… « C’est comme si Rouissi disait aux jeunes : allez donc vous faire encadrer par les Daechiens car nous, nous sommes des modernistes et l’éducation islamique est une source de terrorisme ».
Cela étant, la méthodologie actuelle n’est peut-être pas non plus forcément la bonne. Introduire une autre pédagogie pour l’apprentissage de cette matière et renforcer les cours graduellement avec l’âge seraient peut-être une solution, en instillant en plus des chapitres sur les autres religions.
Commentaires