Cela n’aura pas duré longtemps… quelques jours après l’annonce d’un « festival » de la bière par la société Brasseries du Maroc, la wilaya de Casablanca a interdit toute manifestation du genre, publiant à cet effet un communiqué où elle explique la raison de sa décision.

La wilaya explique donc que la société n’a pas respecté « les règles et procédures en vigueur dans ce genre de situation » ; parmi ces règles, on peut penser qu’il s’agit, d’abord, d’informer les autorités administratives de la ville où devait se tenir ce type de festival.

En effet, la wilaya affirme qu’elle a pris connaissance de la tenue du « festival » dans les articles publiés par les médias, et qu’elle a pris contact avec l’entreprise Brasseries du Maroc pour s’enquérir des faits. Puis, après avoir eu la confirmation que la manifestation se préparait, elle a enjoint à Brasseries du Maroc de suspendre immédiatement toute campagne de promotion pour son « festival » et de retirer touts les affiches s’y rapportant.

Il ne s’agissait en fait pas vraiment d’un festival, dans le sens qu’il ne devait pas se dérouler à ciel ouvert dans un endroit accessible au grand public, mais dans des endroits fermés, des bars par exemple, où des dégustations allaient...

être proposées au chaland.

Certains ont vu dans cette initiative une « provocation », suite à l’élection d’un nouveau maire PJ dans la capitale économique, et sachant que la branche prédicatrice du PJD, en l’occurrence le Mouvement Unicité et Réforme, est monté au créneau pour dénoncer la tenue du « festival ». La wilaya semble donc avoir pris la bonne décision, avec la célérité requise, vu que la tension menaçait d’augmenter, avec la sortie du cheikh Hassan Kettani, l’énervement du MUR et la création d’au moins deux pages Facebook appelant à l’interdiction de la manifestation.

Mais qu’est-ce qui a pris Brasseries du Maroc ? Rien, hors sans doute une volonté de créer un buzz et de faire de la promo, car il était évident qu’un pareil événement allait crisper les uns, déclenchant immédiatement une réaction des autres et qu’il allait immanquablement être interdit. Un coup d’épée dans la bière, donc…

Au Maroc, rappelons que 86% des Marocains n'ont jamais touché une goutte d'alcool, ce qui en laisse tout de même 14%, soit plus de 5 millions de personnes, qui consomment une moyenne de 17,1 litres par an, avec une nette préférence pour la bière (44% des boissons alcoolisées consommées). La pub allait avoir des gens intéressés...