Chambre des conseillers, (très) peu de femmes, des noms connus et… de l’argent

Chambre des conseillers, (très) peu de femmes, des noms connus et… de l’argent

Et voilà donc nos 120 conseillers à la Chambre du même nom désignés… Une élection qui n’aura pas tenu en haleine grand-monde sauf les initiés. Les partis ont été égaux à eux-mêmes, mettant en avant leurs « grands » noms, peu de femmes siégeront et l’argent, selon plusieurs témoignages, a coulé à flots…

Les noms connus

Istiqlal : Fouad Kadiri, ancien ministre et candidat malheureux aux municipales de Casablanca, passé à la Chambre par le collège des Régions… Abdessamad Qayyouh, ancien ministre de l’Artisanat, qui pourra désormais se consoler d’avoir perdu son strapontin gouvernemental, Rahhal Mekkaoui, ancien SG du ministère de la Santé, épinglé par la presse pour indélicatesses du temps où il était au ministère avec Yasmina Baddou… et Abdellatif Abdouh, ancien président du conseil municipal de Menara Guéliz, condamné à 5 ans ferme en 1ère instance pour corruption, abus de confiance et trafic d’influence dans l'affaire du Casino Saâdi, que l’Istiqlal n’a pas hésité à aligner pour devenir législateur du pays !!!

PJD : Abdelali Hamieddine est le président de l’association Karama pour les droits de l’Homme et Bachir Abdellaoui est le nouveau maire de Tanger, élu au parlement sur une liste syndicale.

Avec le PAM, pas de surprise, l’ancien président de la Chambre Mohamed Cheikh Biadillah a été réélu et l’ancien président du groupe PAM Hakim Benchammass aussi.

Au MP, candidat malheureux à la présidence de Beni Mellal Khenifra Mehdi Atmoune est élu à la Chambre.

L’ancien commissaire Mahmoud Archane, controversé sous Hassan II, ignoré sous Mohammed VI et créateur du MDS, est élu.

Driss Radi, « cacique » de l’UC, ancien candidat à la présidence de son parti, connu pour s’être dénudé le ventre au parlement devant tous et toutes, est élu.

La qualité, semblerait-il viendrait de la CGEM, avec des patrons et une patronne, Neila Tazi, femme de com et grande patronne du festival Gnaoua.

Les femmes

Il y en a 6 qui ont été élues parlementaires. En plus de Neila Tazi, donc, de la CGEM, la seconde Chambre...

verra l’arrivée de trois femmes venant, très curieusement, du collège des Chambres d’agriculture.

Mais il y aura des contestations car la loi obligeait les têtes de liste à alterner hommes et femmes. Cela a par exemple été scrupuleusement respecté à la CGEM, mais voilà, seules les têtes de listes, des hommes, ont été élues. Le système est à revoir car avec 6 femmes sur 120, le principe de la parité, chanté par la constitution et vanté par les médias, est mis à mal.

Khadija Rebbah, présidente du Mouvement pour une démocratie dans la parité, a raison de fulminer en déclarant que si les lois sont là, elles ne sont pas appliquées, et que la parité n’est pas pour demain car il n’existe pas de véritable volonté de l’instaurer.

… et l’argent

Il a donc coulé à flots. Plusieurs candidats s’en sont plaints et le secrétaire général du PPS Nabil Benabdallah l’a confirmé, parlant de « grand scandale ». Les preuves sont la seule chose qui manque pour confondre tous ces candidats à la députation qui ont payé et tous ces grands électeurs qui ont touché. « Mon propos est politique, et non juridique… Si j’avais des preuves, croyez bien que je serais déjà allé voir le procureur. Mais ce que je pourrais vous dire est que l’argent a été utilisé massivement ».

On connaît la propension de nos élus, ou d’une grande partie d’entre eux, au gain facile. Il semblerait que cette fois encore, la désignation de la Chambre des conseillers n’ait pas dérogé à la règle.

Les membres élus de la Chambre des conseillers seront définitivement installés après 15 jours, qui est le délai de rigueur pour les contestations, soit pour les appartenances politiques et les éventuelles transhumances, soit pour l’usage de l’argent soit enfin pour des campagnes ayant connu des infractions.

Voici donc, la nouvelle composition de la Chambre des conseillers, cru 2011 (Infographie MAP) :

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