Migrations, le seuil de l’horreur est franchi

Migrations, le seuil de l’horreur est franchi

Aylan Shenu, et non Kurdi comme rapporté initialement et par erreur par les médias turcs, avait trois ans. Il a perdu la vie avec sa mère et son frère dans le naufrage de son bateau de migrants entre la Turquie et la Grèce. La famille, des Kurdes originaires de Kobané, en Syrie, espérait rejoindre le Canada.

L’embarcation était partie de Bodrum, cité balnéaire du sud de la Turquie, vers l’île de Kos, en Grèce, à partir de laquelle la famille Shenu devait rallier le continent (européen) pour poursuivre son voyage vers le Canada et plus précisément à Vancouver, où vit la sœur du père. La procédure d’immigration dite "G5" permet en effet à des citoyens canadiens de sponsoriser des réfugiés pour les faire venir dans le pays, à condition de leur apporter un soutien psychologique et financier. Mais seules les demandes de ceux reconnus comme réfugiés par les Nations unies ou par un autre État peuvent...

être validées. Les Shenu devaient passer par cette voie.

La photo du petit corps, bercé par les vagues, le visage enfoui dans le sable, a fait le tour du monde. Le père de l'enfant, dont les images ont horrifié la terre entière, a raconté jeudi que ses deux fils lui avaient « glissé des mains » lorsque l'embarcation qui les conduisait en Grèce a chaviré.

Cette photo devrait interpeller les consciences en Europe et dans le monde, qui tourne les yeux face au massacre perpétré en région mésopotamienne, jetant des milliers de familles sur les routes et sur les mers, dans l’indifférence générale. Le cliché du petit corps (que nous n’avons pas voulu reproduire) rappelle celle de la petite fille brûlée au napalm au Vietnam, qui avait permis au monde de se faire une idée des atrocités commises dans cette partie du monde.

 

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