PSA Peugeot-Citroën devait s’installer en Tunisie, mais l’insécurité en a décidé autrement

PSA Peugeot-Citroën devait s’installer en Tunisie, mais l’insécurité en a décidé autrement

Il aura fallu l’attentat meurtrier de Sousse en Tunisie pour que l’on apprenne que la grosse unité industrielle du groupe français PSA devait initialement s’installer en Tunisie, mais que l’insécurité dans ce pays a dissuadé le top management de l’entreprise de donner suite à son projet.

C’est le président tunisien Beji Caïd Essebsi lui-même qui a apporté cette information samedi 4 juin, mais sans citer nommément l’industriel français. Les informations qu’il a données lors de son allocution (4’30), en annonçant aussi l’état d’urgence dans son pays pour 30 jours, sont très précises.

« Le pays est traverse une situation difficile, pour ne pas dire autre chose. Il nous donc faut attirer les investissements nationaux et étrangers, mais ces investissements ne peuvent venir sur notre sol qu’en créant l’environnement  favorable pour cela, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui… Et parmi les choses qui m’ont ému est qu’un investisseur étranger d’importance m’avait promis de grands investissements en Tunisie, mais plus tard, j’ai appris que cet investissement a été décidé dans un pays frère, que nous ne jalousons pas...

pour avoir reçu cette unité industrielle. Pourquoi cela s’est-il passé ainsi ? Parce que je n’ai pas trouvé le climat favorable, a expliqué cet investisseur. Le projet était d’une valeur de 557 millions d’euros et devait assurer progressivement entre 5.000 à 50.000 emplois, ce qui n’a pas eu lieu en Tunisie ».

Le « pays frère » est donc le Maroc et le montant de l’investissement annoncé de PSA dans la région de Kenitra est exactement de 557 millions d’euros. PSA a dû renoncer à aller en Tunisie après l’attaque du musée du Bardo, le 18 mars, qui avait fait 24 morts.

On se rappelle en effet que l’information sur l’installation de PSA au Maroc était tombée alors que rien ne laissait attendre un tel projet d’envergure dans le pays. Cela confirme donc les propos du président tunisien sur le brusque changement de décision de PSA. On notera l'élégance du président tunisien qui précise ne pas nourrir de ressentiment contre le Maroc pour avoir finalement abrité ce mégaprojet, et qui s'interroge sur son pays, avec la sagesse qui lui est coutumière.

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