Le Maroc et le « syndrome du bon élève »…

Le Maroc et le « syndrome du bon élève »…

« Le Maroc est assez en pointe dans la région pour les réformes. On a tendance à toujours lui demander davantage »… C’est ainsi qu’Elisabeth Guigou considère le Maroc. Son commentaire intervient suite à l’adoption de l’amendement de l’accord judiciaire entre Rabat et Paris, qui a fait couler tant d’encre aux uns et plus de salive aux autres.

On se rappelle que cet accord était intervenu après un an de brouille entre les deux pays, en raison de la convocation d’Abdellatif Hammouchi, premier flic du Maroc, par la justice française, suite aux gesticulations de Zakaria Moumni qui affirmait avoir été « sauvagement torturé » au Maroc, après avoir demandé à obtenir quelques millions d’euros de l’Etat marocain et suite au refus de ce dernier.

Quand l’accord avait été signé par les appareils exécutifs des deux pays, conférant la priorité aux systèmes judiciaires nationaux des défendeurs dans des affaires opposant des Marocains et des Français, des associations et le syndicat français de la magistrature étaient montés au créneau pour dénoncer ce qu’ils estimaient être une reddition en rase campagne de Paris face à Rabat. Ils s’étaient attirés une

href="http://www.panorapost.com/article.php?id=10716" target="_blank">réponse cinglante et énervée des juges marocains.

S’exprimant devant nos confrères d’Atlasinfo, la rapporteure de la commission des Affaires étrangères à l’Assemblée nationale française et plusieurs fois ministre ajoute que « plutôt que de dire que ce n’est pas suffisant et manifester une certaine condescendance et même de l’arrogance à l’égard du Maroc, nous avons intérêt à apporter notre soutien aux réformes résolument engagées par le royaume ».

Elisabeth Guigou, ancienne ministre de la Justice, explique en outre que « ceux qui seraient tentés de donner des leçons au Maroc feraient mieux de balayer devant leurs portes parce que pendant longtemps notre système judiciaire n’était pas exemplaire. Le conseil de l’Europe continue à nous dire que nos magistrats du parquet ne sont pas indépendants ».

Et pour apporter la réplique aux opposants du texte, qui craignent un renoncement de la France au principe de compétence universelle (autoproclamé) de leur justice, Mme Guigou rappelle que cet accord  est « une simple délégation de poursuites et non pas d'un transfert de compétences de l'autorité judiciaire. Il n'y a aucun dessaisissement, aucun mécanisme de subsidiarité, ni clause de compétence. Tout est réciproque ».

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