Joseph Blatter réélu à la tête de la FIFA

Joseph Blatter réélu à la tête de la FIFA

Malgré le séisme qui a ébranlé la FIFA, malgré l’arrestation de 7 de ses dirigeants, dont deux vice-présidents, malgré les appels à sa démission, le président sortant de la FIFA Joseph « Sepp » Blatter, 79 ans, a été réélu pour un cinquième mandat contre son challenger jordanien, le prince Ali à la présidence de la plus puissante (et millairdaire) organisation de football dans le monde.

Le Suisse a raté de peu la majorité des deux tiers qui aurait assuré son élection dès le premier tour. Il a en effet obtenu 133 voix, contre 73 au Jordanien et trois bulletins nuls, sur les 209 fédérations membres de la FIFA. « Nous allons ramener le bateau (de la FIFA) là où on joue au football. Je promets de donner une Fifa plus forte à mon successeur »", a déclaré Blatter après l’annonce des résultats.

Entré à la FIFA en 1975 en tant que directeur technique, Joseph Blatter en a été nommé en 1981 secrétaire général par le président d'alors Joao Havelange, qu'il a poussé à la sortie, et remplacé, en 1998.

Sa réélection d'aujourd'hui n’est pas une surprise, en dépit des doutes qui ont semblé prendre bon nombre de participants au vote, mais Blatter a su encore une fois faire jouer l’union sacrée autour de lui et au nom de la Fédération et du football. Il a donc su et pu passer en force, malgré les appels directs et francs à sa démission lancées par Michel Platini, le président de l’Union européenne de football, un temps son concurrent à la présidence de la FIFA. Mais le Suisse avait pour lui les fédérations africaines, menées par un Issa Hayatou – président de la Conférédation africaine – qui lui...

sait gré de son inamovible vice-présidence et du fait d’avoir permis l’organisation d’une coupe du monde en Afrique, celle de 2010 en Afrique du Sud.

Dès sa première prise de parole après sa réélection, le Suisse a contre-attaqué, répondant à sa manière au tremblement de terre qui secoue son organisation : « Si le 2 décembre 2010, deux autres pays avaient été désignés organisateurs des Coupes du monde 2018 (Russie) et 2022 (Qatar), je pense qu'on n'en serait pas là aujourd'hui », a grincé celui qui reste l’homme le plus puissant de la planète football. Il a donc attaqué presque directement le Royaume-Uni et les Etats-Unis, candidats malheureux pour l’organisation des Coupes du monde 2018 et 2022, attribuées respectivement à la Russie et au Qatar, et qui ont décidé à leur manière, et selon Blatter, de détruire indirectement la FIFA.

Ce sont en effet les Etats-Unis qui sont à l’origine de la vague d’arrestations, puis de révélations, intervenus mercredi 27 mai, avec la ministre de la Justice américaine, Loretta Lynch, montée au créneau puis se plaçant en première ligne de l’offensive judiciaire contre la FIFA.

Blatter, fier, ému et soulagé, a encore placé à son crédit le (curieux) retrait de la résolution de la fédération palestinienne demandant la suspension de son homologue israélienne pour les entraves posées par l’Etat hébreu à la mobilité des joueurs palestiniens. Mais finalement, les présidents des deux fédérations se sont serrés la main devant tout le monde, et sous les applaudissements de tout le monde.

Il n’y a finalement qu’un Blatter capable de renverser une situation qui paraissait désespérée voici seulement 24 heures, et capable aussi de faire serrer la main à un Palestinien et un Israélien en public.

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