Sommet de Sharm el-Cheikh, le projet de force arabe commune avance lentement mais sûrement

Sommet de Sharm el-Cheikh, le projet de force arabe commune avance lentement mais sûrement

Cela fait plusieurs semaines que le président égyptien Abdelfattah al-Sissi, militaire de formation et homme de renseignement d’expérience et de carrière, défend l’idée d’une force arabe conjointe pour porter le fer et le feu dans les zones touchées par ses pires ennemis, les islamistes et surtout les terroristes islamiques. La présence de l’organisation dite islamique en Mésopotamie et la récente percée des chiites houthis au Yémen, en plus de l’attaque conjointe arabe sur ce pays et de l’attentat de Tunis perpétré par des individus venant de Libye, confirment son diagnostic de la nécessité d’une telle force. Le sommet de Sharm el-Cheikh, aujourd’hui et demain dimanche 29 mars,  se concentre sur cette question.

Dès l'ouverture du sommet de Sharm el-Cheikh, station balnéaire dans le sud de l'Égypte, le raïs égyptien a donné le ton en proclamant son entier soutien à l'offensive militaire saoudienne au Yémen, lancée jeudi dernier, et qui a l'appui des pays du Golfe. Son allocution a également été l'occasion de dénoncer, sans le citer nommément, l'Iran chiite en évoquant «l'ingérence étrangère» d'un pays qui «exploite la crise au Yémen pour infecter le corps arabe».

Mais si l'offensive militaire menée au Yémen se présente comme une sorte de «coup d'essai» pour la future force militaire commune, les...

22 pays de la Ligue arabe ne sont pourtant pas tous d'accord sur son principe, et les opposants à cette idée sont soutenus par le Secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon qui appelle à une résolution pacifique du conflit yéménite.

Mais le maréchal al-Sissi n’e disconvient pas et l'Egypte se dit prête à envoyer au Yémen des troupes au sol. Le roi Salmane Ben Abdel Aziz d'Arabie saoudite lui a emboîté le pas en s'appuyant sur l'exemple de l'intervention militaire conjointe que son pays dirige au Yémen, assurant qu'elle durerait jusqu'au rétablissement de la sécurité.

Pour sa part, le Secrétaire général de la Ligue arabe Nabil al-Arabi se passionne pour le projet de force conjointe de l’organisation : « Le sommet a devant lui un projet de résolution important pour la création d'une force arabe commune, qui représente un développement historique. Nous espérons que les procédures iront vite pour concrétiser ce projet ».

Face à l’indifférence occidentale, il ne fait pas de doute que si la résolution portant création d’une telle force n’est pas prise demain, un grand chemin aura été parcouru dans ce sens, et devrait inciter les pays européens et les Etats-Unis à revoir leurs positions. Il restera à savoir quelle sera l’attitude la Russie et de la Chine.

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